Écrit par Erno Renoncour, Haïti Liberté, édition du 10 au 16 mai 2023
Par TIPÉDANT, je désigne les outils que je mobilise pour cartographier l’indigence de mon pays et l’indigence universelle. Tout un éloge aux Technologies de l’Intelligence et la prospective éthique pour la décision par apprentissage neuro turbulent (TIPÉDANT).
Dans mon délire Tipédant, je viens partager une image qui montre la puissance de l’imagination sous l’égide la complexité. Je me suis demandé comment fallait-il procéder pour représenter, dans le plan d’une feuille, un dessin matérialisant la complexité de l’organisation sociale, pour faire apparaître dans une reliance intuitive la problématique suivante : l’évolution de l’action humaine dans le temps et dans l’espace par mobilisation des informations provenant de la mémoire des expériences du passé comme ressources pour décider avec intelligence et agir pour faire naitre l’innovation.
Il va de soi que l’espace, le temps, la matière, l’énergie vibratoire sous forme de liens, l’information, la décision, l’action, l’innovation doivent être regroupés dans un même repère cognitif orienté et dimen-sionné par les trois axes structurant la reliance de la pensée complexe : l’expérience qui apporte la connaissance pour nourrir l’intelligence.
Encore une fois, ce dessin et ce texte prouvent que tout ce qui objective le réel intelligiblement se formule avec éloquence ; et pour le modéliser rigoureusement, les mots d’intelligence se bousculent pour donner forme à des images qui viennent synchroniser la représentation visuelle et amplifier l’imagination. Ce qui confirme la pertinence de la pensée TIPÉDante : des fulgurances de mots imaginés pour illustrer l’action imagée de manière originale.
En tripotant ce dessin, j’ai pu prouver combien le repère de l’indigence évolue à contre sens de ce repère complexe. En effet le repère de l’indigence est façonné par l’invariance, l’insignifiance et l’impuissance, car il est dimensionné par un passé déshumanisé, un présent gangstérisé et évolue vers un futur enfumé. C’est donc en toute logique que la trajectoire de l’évolution, dans un repère indigent, soit l’errance. L’enfumage étant le brouillard qui permet de recycler les médiocrités.
J’imagine que dans l’empressement de la lecture du dessin, certains n’ont pas remarqué ce détail pourtant significatif : l’expérience et la décision sont dans le prolongement d’un même axe défini par le passé. Ils forment donc un vecteur qui traduit le fait bien connu : sans expérience provenant du passé on ne peut prendre que de mauvaises décisions.
Dans une autre configuration spatiale portée par l’axe du futur, mémoire et intelligence sont dans le même alignement. Et pour cause ! D’ailleurs l’intelligence artificielle n’est que de gros volumes de données et traitées par de puissantes machines dotées de gigantesques mémoires. Et il en est de même dans la vraie vie : sans les cadres sociaux de la mémoire, il n’y a pas d’intelligence collective. En effet, c’est l’expérience du passé qui nourrit la mémoire et apporte les trames logiques permettant de prendre des décisions intelligentes pour apporter l’innovation qui est dans l’alignement des res-sources, formant ainsi l’axe du présent. Donc sans ressources, on peut avoir des informations perti-nentes et ne pas savoir comment les exploiter.
D’où le dilemme qui dément l’idée que l’information permet d’agir avec intelligence. C’est la connais-sance qui en éclairant le présent permet de trouver les ressources de l’innovation. Ressources qui dépendent de la mobilisation de l’information pour orienter la prise de décision, Et c’est pourquoi information et action sont dans une ligne virtuelle transversale au repère défini par le passé, le présent et le futur.
La connaissance est donc un quantificateur de complexité, car elle s’invite dans toutes les struc-turations de l’espace temps humain. Regardez le nouveau dessin ci-dessous qui met en valeur un arc de lumière formé par les plis des quantificateurs : Information - ressources- décision: ils forment des brins qui oscillent autour de la connaissance. Ce qui confirme que l’intelligence est dans les boucles, car c’est la reliance entre les brins qui offre les brèches pour l’action innovante..
Si mon raisonnement est correct, je dois trouver une symétrie parfaite en reliant chaque trois brins consécutifs pour mettre en valeur l’arc de lumière qu’ils génèrent ainsi.
Voilà l’intelligence de la complexité que je voulais expliciter en mettant en valeur, dans un repère spatio-temporel, des quantificateurs qui prennent du sens par leur positionnement, leur alignement et leur reliance. Voilà pourquoi la complexité pose problème pour le plus grand nombre, car elle exige du temps et des ressources cognitives qui récusent la simplification. La complexité ne peut se ramener ni à une loi ni se réduire à une idée simple. En effet, la vie n’offre ni la même maitrise du temps et c’est pourquoi l’intelligence n’est pas la chose la mieux partagée dans le monde, puisqu’elle prend forme par l’observation, la problématisation, l’imagination, l’anticipation. Or bousculé par l’urgence et les précarités de l’existence, le monde est rivé vers les lignes de basses eaux cognitives limitrophes de l’insignifiance. D’où le rôle de l’insignifiance dans la structuration de l’indigence. Mais, nous y reviendrons.
Nous retiendrons de ce repère tipédant que la reliance est la seule posture de l’esprit humain pour lutter contre l’érosion de l’intelligence : quand des quantificateurs d’intelligence plient sous la gravité, ils se relient pour former des brins qui dessinent une guirlande (ici à 4 branches) dont les arcs irradient toujours l’espace en offrant des brèches pour lutter contre l’indigence. C’est l’incapa-cité à saisir ces brèches qui condamnent à l’invariance. Et comment résister à l’imagination en délire devant pareille inspiration :
Intelligence, intelligence montre nous les boucles de ta symétrie parfaite Pour que leur reliance Irradie les contours de nos pensées mal faites.