(original story on Agence Haitenne de Press, 16th December; link here)
Plus d’une dizaine de milliers de partisans de Fanmi Lavalas manifestent en faveur de meilleures conditions de vie pour la population et en faveur du retour dans son pays de l’ancien président Aristide
Port-au-Prince, le 16 décembre 2008 – (AHP) – Plus d’une dizaine de milliers de membres et partisans de l’organisation politique Fanmi Lavalas ont manifesté mardi à Port-au-prince pour réclamer de meilleures conditions de vie et exiger le retour physique de l’ancien président Jean Bertand Aristide, représentant national de Fanmi Lavalas forcé au départ le 29 fevrier 2004 .
Cette manifestation a été organisée à l’occasion du 18ème anniversaire des premières élections libres et démocratiques qui ont porté ce dernier au pouvoir le 16 décembre 1990.
Les manifestants ont fait savoir qu’il est décevant de constater que 18 ans après cette date, les haïtiens dans leur grande majorité, n’ont toujours pas accès aux soins de santé, à l’éducation, au travail, à l’alimentation et à une justice équitable.
” Nous sommes sidérés de constater l’indifférence sinon le mépris de M. Préval vis-à-vis des masses qui l’ont porté au pouvoir”, ont déclaré certains manifestants, alors que d’autres l’ont accusé de ne connaitre que sa propre personne et de faire le jeu d’un petit secteur restreint qui a droit, selon eux, à tous les pivilèges.
D’autres participants à cette manifestation qui réunissaient de nombreux cadres et anciens parlementaires du parti Lavalas, ont affirmé qu’ils n’ont nullement l’intention de crier A bas Préval, mais ont déclaré plutôt vouloir lui laisser le loisir de s’isoler lui-même.
Les manifestants ont fait le tour de plusieurs quartiers de la capitale avant d’aboutir sur la grande Place du Champ-de-mars, dans le centre de la capitale; ils n’ont pu cependant s’approcher du Palais national pour délivrer leur message, à cause des chars de la Mission des nations-Unies pour stabiliser Haïti (MINUSTAH) et des barrages dressés par la police.
Lors d’une manifestation le 8 avril, des individus avaient forcé le portail principal du palais national à la recherche du chef de l’Etat qu’ils disaient vouloir inviter à manifester avec eux.
Leur mouvement avait avorté grâce à l’intervention de soldats de la MINUSTAH.
Elu massivement le 16 décembre 1990, Jean Betrand Aristide fut renversé par un violent coup d’état militaire le 30 septembre 1991, 7 mois après son investiture, alors que l’optimisme commencait à gagner le pays.
Il réintégra son pouvoir le 15 octobre 1994 après 3 ans de régime militaire dirigé par le general Raoul Cédras et caractérisé par des meurtres en series et de nombreuses violations de droits de l’homme.
Aristide revint juste pour organiser des élections qui ont porté au pouvoir son ancien premier ministre René Préval.
Elu de nouveau en 2001, il fut encore forcé à l’exil au tout début de la 4ème année de son mandat le 29 fevrier 2004.
Le pays fut ensuite dirigé par un régime intérimaire conduit par Boniface Alexandre et Gérard Latortue, avant le retour au pouvoir en 2006 de René Preval qui accomplit son mandat sous la protection d’une force militaire des Nations-Unies arrivée après le départ d’Aristide pour protéger le régime qui lui succéda.
Mais 18 ans après les premières elections qui permettaient tous les espoirs, le pays marque toujours le pas sur tous les plans, sa situation s’étant même aggravée par le passage de 4 ouragans dévastatateurs en août et septembre 2008.