Nous rejetons la prolongation du mandat du BINUH en Haïti

Écrit par Haïti Liberté, édition du 21 au 27 sept 2022 

Mouvement socialiste des travailleurs et des travailleuses 

Le 15 juillet, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé à l’unanimité de prolonger d’un an le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Le BINUH poursuit l’ingérence politique de l’impérialisme en Haïti, représenté ces dernières années par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH). La MINUSTAH a maintenu l’occupation militaire du pays entre 2004 et 2017, avec des contingents allant jusqu’à 9 000 soldats fournis par Lula, les Kirchner, Bachelet, Correa, Evo, Mujica et d’autres gouvernements réformistes d’Amérique latine, ainsi que les maoïstes au Népal. Entre 2017 et 2019, la MINUJUSTH comptait plus d’un millier de policiers et de conseillers à la sécurité. 

L’échec de l’occupation et de l’ingérence impérialiste en Haïti est visible. Les gouvernements mafieux imposés en Haïti par la fraude électorale avec le soutien de l’ONU, de l’OEA et du Core Group, un autre exemple d’ingérence des gouvernements d’Europe et d’Amérique du Nord, ont conduit à une profonde crise économique et sociale et au quasi-effondrement de l’État, exploité par des gangs du crime organisé pour s’assurer le contrôle territorial d’une grande partie du pays. Ces gouvernements de droite, notamment Martelly et Jovenel Moïse, ont également profité de la cor-ruption aux côtés de la bolibourgeoisie* qui gouverne le Venezuela, en volant plus de 2 milliards de dollars au fonds Petrocaribe. 

L’approbation unanime de la résolution présentée conjointement par les États-Unis et le gouver-nement mexicain dirigé par le faux gauchiste López Obrador, pour prolonger la mission du BINUH, a également démasqué la complicité de l’impérialisme russe et chinois avec l’ingérence américaine en Haïti. Les États-Unis ont occupé militairement Haïti entre 1915 et 1934. Ensuite, ils ont soutenu des dictatures telles que celles de la dynastie Duvalier, jusqu’à la fin des années 80, dans les années 
90, ils ont eu une ingérence intense, y compris l’imposition de politiques économiques qui ont détruit l’agriculture du pays. 

L’impérialisme et la bourgeoisie haïtienne ont conduit le pays au désastre. Ce n’est pas avec plus d’ingérence impérialiste qu’Haïti surmontera la crise actuelle, mais avec la solidarité des travailleurs du monde, avec le paiement des réparations par les États-Unis et la France, et avec l’annulation de la dette extérieure. Une autre formule politique de la bourgeoisie haïtienne ne mérite pas non plus la confiance. Le consensus nécessaire est celui de la classe ouvrière et des secteurs populaires d’Haïti, ce sont eux qui sont vraiment intéressés à résoudre les problèmes de la grande majorité, donc ce sont eux qui doivent gouverner. 

*Bolibourgeoisie (boliburguesía en espagnol) : expression politique utilisée par les observateurs et commentateurs de la vie politique du Venezuela pour désigner les nouveaux riches vénézuéliens, les bolibourgeois (boliburgueses) favorables à la révolution bolivarienne. Le terme est une con-traction de bourgeois bolivariens. 

Mouvement socialiste des travailleurs de la République dominicaine, 
11 septembre 2022 Ndlr.